L’alibi du Conseil constitutionnel

L’alibi du Conseil circonstanciel

Cher-es juristes, comment pouvez-vous prendre comme prétexte le Conseil Constitutionnel à chaque fois il y a des visées de tripatouillage ?

Faire de la politique est un devoir, mais le faire avec éthique témoigne de la noblesse. A chaque fois qu’un Président veut contourner la Constitution, vous nous parlez de Conseil Constitutionnel, mais sachez que les faits sont sacrés et têtus. Ne nous envoyés pas l’avis du Conseil Constitutionnel comme cheval de Troie. Vous avez oublié la démission du vice Président du Conseil Constitutionnel en 1993. Pourtant sa démission ne laisse pas indifférent aussi bien le landerneau politique et juristes. La suite a représenté un coup brutal pour le régime socialiste. Avons-nous pris en compte la décision des sages du Conseil Constitutionnel?  Maitre Babacar Seye, vice-président du Conseil constitutionnel fut assassiné pour des motifs toujours obscurs. C’est ainsi que le Président Diouf l’emporte au premier tour avec 58, 40 % des voix. En 2000 Wade devint le président. Après deux mandats successifs, il prend goût pour se représenter à une troisième fois. Nonobstant les morts de la population et leur détermination pour s'opposer au troisième mandat de Wade, qu'est-ce que le Conseil Constitutionnel a fait ? A t-il dit le droit au nom du peuple ou au nom du Président ?

Dans tous les cas, il a validé le vœu du Président comme ils ont coutume de le faire. Il est pertinent de voir le mode de nomination des membres du Conseil constitutionnel. Au nombre de sept, ils sont presque nommés majoritairement par le Président de la république qui nomme directement trois membres, et deux indirectement (car étant choisis par le Président de l’Assemblée nationale et le premier ministre qui sont issus de son parti). Allez me dire où se trouve le problème. Ces « sages n’ont jamais donné un avis contraire aux vœux du Président de Abdou Diouf à Macky Sall. N’est-il pas temps de repenser au mode de nomination des membres du Conseil Constitutionnel ? Assurément oui car les membres du Conseil Constitutionnel doivent avoir plus de liberté et d’autonomie afin que le droit puisse être dit au nom du peuple et dans toute sa rigueur.

En transformant l’avis du Conseil constitutionnel en décision, Wade brigue un mandat à sa succession en 2012. Avec toutes les manifestations et les heurts qui succèdent et suivent sa troisième candidature polémique, Wade finit par se représenter. Durant les élections, le président Wade obtient 34,81 % des voix contre 26,58% des voix pour le candidat Macky Sall, qui finit par l'emporter au second tour avec 65,80 % des voix contre 34,20 % pour le président Wade. C'est clair qu'en 2024, vous voudriez que Macky Sall emboute la même trompette avec comme leitmotiv « pourquoi pas moi».

Cher-e-s technicien-nes du droit, « Qui se croit le plus rusé, n'est bien souvent qu'un sot ». Si Macky Sall a fait prévaloir l’esprit de sa requête de 2012 demandant l’invalidation de la candidature de Wade, jamais il ne penserait à l’éventualité d’un troisième mandat, même si c’est le vœu de sa camarilla et de certains de ses oisillons voltigeurs et transhumants de parti en parti à la recherche de l’herbe fraîche à brouter. Si l’actuel chef de l’Etat avait donné, avant la présidentielle de 2019, des gages fermes de ne pas briguer un troisième mandat, tout laisse aujourd’hui croire qu'une tentation ardente lui démange l'encéphale.

Actuellement, le changement d'objectif opéré par le futur candidat de l'APR en 2024, s'inscrit dans une distanciation non pas sociale, ni physique, mais dans une distanciation discursive obscure avec des doses de Pfizer ou de Moderna qui semblent ne pas faire effet au sein de sa troupe. C'est pourquoi il s'emploie à brandir non pas la carotte, mais le bâton de Macky-avel, pour sanctionner tout responsable politique qui s'aventurerait à parler de l’impossibilité de son 3e mandat. Quel démocrate ?

Que cette bande des 7 s-ages du con-seuil cons-titutionnel nous évite le chaos.

Dr ARD