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Le pouvoir des « télés si poche » face l’es-pionnage politique

Dr DIOUF Abdourahmane

« PolicierdeDieupeul Gate » : le pouvoir des « télés si poche » face l’es-pionnage politique

La dictature est l’état d’esprit d’un chef d'État qui exerce seul le pouvoir politique d'un pays, sans séparation des pouvoirs. Certains critères peuvent mettre au jour le caractère autoritaire d’un chef d’État dans un pays, sans pour autant tous les réunir. Toutefois les points saillants - culte de la personnalité, caractère narcissique la répression de toute forme d'opposition et non-respect des Droits de l'homme des individus, Absence de liberté d'expression, entre autres. Au-delà de cette liste exhaustive, nous ne pouvons pas faire abstraction de la corruption et l’enrichissement illicite d’une élite et la recherche de division pour régner.

Si dans un pays, on est arrivé à niveau où bafouer les règles élémentaires de la liberté de la personne est devenu une norme. On se doit de se poser les questions. « Si des policiers peuvent interpeller des citoyens et leur demander de déverrouiller leur téléphone portable, au risque d’être arrêté », ou des policiers se transforment en espion pour un parti, on imagine qu’il y a un énorme problème qui s’installe graduellement. Les mobilisations populaires qui bourgeonnent ne sont que la suite logique de la politique scandaleuse et chaotique de ce régime. Le Président avait lui-même affirmé que « la population fera face à toute oppression ». Ironie du sort, le pouvoir des clicks est en train de faire face au pouvoir des flics et des triques.

Aujourd’hui, il sait qu’au moindre dérive de plus, il peut rejoindre le mercato des clubs professionnels des dictateurs.

Depuis que des manifestations contre le développement de l’affaire « ADJI/Sonko », des contrôles arbitraires se sont généralisés, des rapts et des gardes-à-vue se multiplient. Le régime, ne tolérant aucune contestation, commence à vouloir museler les « whistleblowers » ou supposés « récalcitrants » à sa politique oppressante et autocratique. Plusieurs personnes avaient été incarcérées dans les jours qui avaient suivi ce sursaut de colère contre la gestion partielle et partiale du dossier qui lie ADJI Sarr au parlementaire Ousmane Sonko. Une affaire civile entre deux citoyens, devenue affaire d’Etat. Si les autorités étatiques se sont accaparées l’affaire pour en faire le cheval de bataille qui leur permet d’éliminer leur plus farouche opposant, il est clair que cette méthode est aux antipodes de la compétition démocratique et sale-ment supportée par certains de la mouvance présidentielle. En plus de cela, des policiers en civils censés interpeler les criminels, se font stupidement interpelés en espionnant clandestinement un opposant politique. Quelle honte pour la Répourriblique ! On pourrait dire un remake du scandale du Watergate, que l’on pourrait qualifier de « Policierdedieupeul Gate » ou d’espionnage politique. Si la justice fonctionnait normalement, le Procureur devait s’auto-saisir et lever le voile sur des pratiques illégales de grande ampleur au sein même de l’administration territoriale pour démasquer les commanditaires. Un mélange de genre et de mission jamais égalé, des ministres qui dictent le tempo et donnent leur verdict à la place de la Dame Justice. Ont-ils oublié qu’ils ne peuvent pas être juge et parti ?

Assurément non, il revient à remarquer que ce « Simb » ministériels et policiers n’est qu’une métonymie de la gestion restrictive de réduire ‘l’opposition à sa plus simple expression’. Si le Président Sall et ses ministres sont élus pour écourter la souffrance des Sénégalais et améliorer leur condition d’existence : santé, éducation, emploi entre autres, il est urgent de rappeler aux forces de l’ordre leur mission régalienne. Concrètement la mission de la police est instituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière d’un parti. La Police doit être à équidistance entre les querelles et disputes entre politiciens.

A la place d’une gestion impartiale et transparente, la tournure des évènements commence par une flagrance inouïe en voulant épier illégalement un opposant politique dont le code pénal punit le fait d’espionner la vie privée d’autrui à des fins malsaines. Le respect de la vie privée est un droit fondamental présent dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Photographier ou filmer une personne dans un lieu privé ou transmettre son image, sans son accord, est sanctionné par la loi. Si les forces de l’ordre se targuent à jouer le Zorro, devenant ainsi des forces de désordre ou pensant qu’ils sont au Far West, ces méthodes de la Geheime Staatspolizei ne leur honorent pas. La mise en place d'une police politique est une caractéristique des régimes totalitaires. Au lieu de faire appliquer les lois comme les simples services de police, elles outrepassent l'État de droit. L’image d’un agent de police attrapé lors d’une « opération » secrète jette le discrédit sur l’ensemble des policiers. Cette culture du secret vise à cacher la plupart de leurs opérations au public. Il est à rappeler que de tels actes de la part des forces de police politique se voient les dictatures et les États totalitaires qui utilisent d'habitude la violence et les actes de terreur pour supprimer l'opposition politique et peuvent procéder à des éliminations physiques pour effectuer des assassinats et « des disparitions ».

Les forces de police devaient savoir qu’ils sont des mandataires du peuple et non du Président ou d’un chef de parti. Si les évènements avaient mal tourné, cet agent de la police pouvait être molesté par la foule car rien de son accoutrement et langage pouvait laisser apparaître qu’il était détenteur de l’autorité publique. Il est clair que la plupart du temps de telles opérations extrajudiciaires de la part d’une police politique ne sont pas contrôlés par la justice, mais par un parti politique. Toutefois, la police ne doit pas être le truchement par lequel on passe pour jouer le sale boulot pour son parti, mais doit être plutôt le garant équitable de la sécurité de tout un peuple.

Pour le moment, les juges sont encore une fois face à l’Histoire, qu’ils doivent écrire ou l’Histoire les décrira, ― il leur appartient de dire le Droit rien que le Droit afin que l’on puisse se concentrer sur les grands défis et priorités qui nous attendent.

“Si le juge sans reproche est la postérité, la police quant à elle, doit être une mère et non pas une commère. ”

ARD

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